mardi 23 juin 2015

lecture analytique : Bel-ami, extrait chapitre X ( 2e partie ); Maupassant

Elle le regardait bien en face, et elle dit d'une voix irritée et basse:
"Depuis que tu as quitté ta femme, tu préparais ce coup-là, et tu me gardais gentiment comme maîtresse, pour faire l'intérim? Quel gredin tu es!"
Il demanda:
"Pourquoi ça? J'avais une femme qui me trompait. Je l'ai surprise; j'ai obtenu le divorce, et j'en épouse une autre. Quoi de plus simple? "
Elle murmura, frémissante:
"Oh! comme tu es roué et dangereux, toi!"
Il se remit à sourire:
"Parbleu! Les imbéciles et les niais sont toujours des dupes!"
Mais elle suivait son idée:
"Comme j'aurais dû te deviner dès le commencement. Mais non, je ne pouvais pas croire que tu serais crapule comme ça."
Il prit un air digne:
"Je te prie de faire attention aux mots que tu emploies."
Elle se révolta contre cette indignation:
"Quoi! tu veux que je prenne des gants pour te parler maintenant! Tu te conduis avec moi comme un gueux depuis que je te connais, et tu prétends que je ne te le dise pas? Tu trompes tout le monde, tu exploites tout le monde, tu prends du plaisir et de l'argent partout, et tu veux que je te traite comme un honnête homme?"
Il se leva, et la lèvre tremblante:
"Tais-toi, ou je te fais sortir d'ici."
Elle balbutia:
"Sortir d'ici... Sortir d'ici... Tu me ferais sortir d'ici... toi... toi?... "
Elle ne pouvait plus parler, tant elle suffoquait de colère, et brusquement, comme si la porte de sa fureur se fût brisée, elle éclata:
"Sortir d'ici? Tu oublies donc que c'est moi qui l'ai payé, depuis le premier jour, ce logement-là! Ah! oui, tu l'as bien pris à ton compte de temps en temps. Mais qui est-ce qui l'a loué?... C'est moi... Qui est-ce qui l'a gardé?... C'est moi... Et tu veux me faire sortir d'ici. Tais-toi donc, vaurien! Crois-tu que je ne sais pas comment tu as volé à Madeleine la moitié de l'héritage de Vaudrec? Crois-tu que je ne sais pas comment tu as couché avec Suzanne pour la forcer à t'épouser..."
Il la saisit par les épaules et la secouant entre ses mains:
"Ne parle pas de celle-là! Je te le défends!"
Elle cria:
"Tu as couché avec, je le sais."
Il eût accepté n'importe quoi, mais ce mensonge l'exaspérait. Les vérités qu'elle lui avait criées par le visage lui faisaient passer tout à l'heure des frissons de rage dans le cœur, mais cette fausseté sur cette petite fille qui allait devenir sa femme éveillait dans le creux de sa main un besoin furieux de frapper.
Il répéta:
"Tais-toi... prends garde... tais-toi..." Et il l'agitait comme on agite une branche pour en faire tomber les fruits.
Elle hurla, décoiffée, la bouche grande ouverte, les yeux fous:
"Tu as couché avec!"
Il la lâcha et lui lança par la figure un tel soufflet qu'elle alla tomber contre le mur. Mais elle se retourna vers lui, et, soulevée sur ses poignets, vociféra encore une fois:
"Tu as couché avec!"
Il se rua sur elle, et, la tenant sous lui, la frappa comme s'il tapait sur un homme.
Elle se tut soudain et se mit à gémir sous les coups. Elle ne remuait plus. Elle avait caché sa figure dans l'angle du parquet de la muraille, et elle poussait des cris plaintifs.
Il cessa de la battre et se redressa. Puis il fit quelques pas par la pièce pour reprendre son sang-froid; et, une idée lui étant venue, il passa dans la chambre, emplit la cuvette d'eau froide, et se trempa la tête dedans. Ensuite il se lava les mains, et il revint voir ce qu'elle faisait en s'essuyant les doigts avec soin.


Introduction :
antécédent du roman : Duroy a tout organisé afin de faire surprendre sa femme en pleine adultère et pouvoir divorcer; ensuite il enlève la fille de son patron qui est devenue riche suite aux affaires du Maroc; afin de le forcer à lui donner sa main. Il ne l'a pas dit à Mme de Marelle; son amante, qui le questionne à ce sujet dans cet extrait après l'avoir appris de la bouche de son mari.


I) La logique, première argumentation de Duroy afin justifier ses actes mais cela a des conséquences :
anaphore + rythme ternaire : Duroy utilise un enchaînement de faits logiques pour expliquer ses actes.
présent de vérité générale : montre que ce que dit Duroy entre dans son esprit logique, à ses yeux ce qu'il dit est vrai tout le temps, il montre qu'il se considère comme supérieur.
ponctuation forte : après cette logique, le ton monte entre les 2 amants car on explique pas l'amour avec la logique ( à tous les gens logiques comme moi qui ont du mal dans ce secteur, vous savez désormais peut-être pourquoi ;)  ).


II) La découverte de la véritable nature de Duroy :
champ lexical du voyou : Mme de Marelle réalise d'un coup toute la nature de son amant.
antithèse : Mme de Marelle oppose ce que Georges fait croire sur lui et ce qu'elle voit désormais réellement en lui.
anaphore : Insistance sur le fait que Duroy et ses objectifs se sont entièrement fait cernés par sa maîtresse. Elle a compris qu'il n'était qu'un acteur.
phrase simple ( j'ai pas de figure de style là désolé ) : Mme de Marelle  accuse son amant Duroy, d'être un gigolo; elle a vraiment découvert toute la nature de Duroy, se faire une place dans la société grâce aux femmes.


III) Les différentes émotions des personnages :
cliché de la femme trompée : montre bien que Mme de Marelle se sent trompée dès le début de cette scène.
champ lexical de l’attitude : Mme de Marelle a peur, peut-être car elle sait ce dont Duroy est capable; quant à ce dernier il est confiant puis perd son sang froid devant toutes ces révélations.
questions rhétoriques : montre bien toute la colère qui emplit les 2 amants, c'est l'heure de s'expliquer.
répétitions : Montre tout l'étonnement devant le comportement de Duroy qui veut la faire sortir de chez elle.
ponctuation forte et proche : Duroy s'énerve rapidement après toutes ces révélations.
énumération de verbes : Montre tout le ressentit désespéré de Mme de marelle suite à la violence de Duroy.


IV) Une scène violente : 
champ lexical de la violence : montre bien que cette fin de scène est un moment violent;
comparaisons : montre bien que la violence de Duroy est telle qu'il frappe comme s'il frappait un homme, il devient fou et son amante totalement impuissante ==} Duroy est un anti-héros.
focalisation omnisciente axée sur les sentiments de Duroy : monte bien Duroy est violent; parce qu'il est découvert par son amante.
anaphore : montre que la scène est comme un scène de crime, très violente.
animalisation : montre bien que cette violence est digne d'animaux et non pas d'hommes civilisés. 

V) Duroy essaie de reprendre son calme :
- cliché de l'homme aimant sa femme : Duroy essaie de reprendre de la crédibilité en défendant sa future épouse.
anaphore : montre que la scène est comme un scène de crime, Duroy essaie donc d'effacer ses traces, il veut rester un honnête homme aux yeux du monde.


VI) Et pourtant tout ceci n'était qu'une simple dispute amoureuse :
anaphore : montre bien que la première raison de cette dispute est que Mme de marelle pense qu son amant a couché avec encore une autre femme.




3 commentaires:

Anonyme a dit…

Tes fiches sont bien mais il manque beaucoup d'informations importantes qui permettent d'approfondir un peu plus l'étude de ces textes si beaux (et il y a quelques fautes d'orthographe).

MaxZeid a dit…

Merci du compliment pour mes fiches. je vais tacher de répondre à tes attentes :
- S'il manque des informations, c'est justement car ce sont des fiches, des résumés, je ne peux donc tout mettre; je ne mets que ce qu'il me semble essentiel ou du moins important afin d'aborder diverses thèmes pour chaque texte sans bombarder mes lecteurs d'informations qu'ils ne retiendront jamais.
- Quant aux fautes d'orthographe, je vais essayer de les corriger; merci à toi de me les signaler.

Anonyme a dit…

WAAAAH CE CLASH