samedi 14 mars 2015

Nord perdu (extrait), Nancy Huston.

« Les gens vous disent : Ah ! quelle chance vous avez de pouvoir voyager ! Vous êtes allée en Inde, au Japon, au Mexique, à Tombouctou – comme je vous envie, c’est extraordinaire !
D’accord, aller dans un pays étranger, c’est souvent intéressant. Mais c’est, aussi, déstabilisant. Angoissant. Déboussolant. Je ne sais pas comment on fait pour l’oublier. Chaque fois que je traverse une frontière, je me rappelle : Ah oui. C’est comme ça, encore. La détresse de l’étranger. Je suis une femme mûre maintenant : dans la rue même en Italie et en Espagne, les hommes ont cessé de me suivre, de me frôler, de me reluquer, de me susurrer des saletés à l’oreille ; par ailleurs j’ai acquis mille formes de confiance et de savoir-faire, et pourtant … ça m’angoisse encore, le pays étranger.
Dès que je me trouve de l’autre côté de la frontière : la langue. Mur opaque. Etres impénétrables ; Ils rient, on ne sait pas pourquoi. Ils se fâchent, s’excitent, s’interpellent, on ignore de quoi il s’agit. Ce n’est pas loin d’être cauchemardesque, quand on y pense. Même si l’on ressemble physiquement aux autochtones , ce qui n’est pas toujours le cas, on est vite repéré. Il suffit qu’on prononce un seul mot et ils le savent : on est pas d’ici. « je… » Non. Pas je. Trouvez autre chose. On est bâillonné. On balbutie, on bégaie, on ne sait rien dire du tout. On sort son Guide vert, on feuillette les pages « expressions courantes », on ânonne quelques syllabes et les gens ricanent, vous regardent de travers. On est débile.
A Paris c’est pareil, pour peu que vous écorchiez le français. Les gens qui ne parlent aucun mot d’aucune langue étrangère – et qui, pour cette raison, au fond d’eux-mêmes, considèrent le français comme une langue « naturelle », « donnée », révélée » - sont particulièrement susceptibles de s’étonner devant vos malheureux efforts pour vous débrouiller dans leur langue. Vous-même en connaissez sept ou huit autres, si ça se trouve, mais si vous négligez d’accorder un adjectif à son substantif, gare à vous ! Ils prendront le même air condescendant, légèrement apitoyé mais en même temps agacé (« tout de même vous le faites exprès ? », que si vous aviez porté à l’oreille une fourchette chargée de purée. »



Eléments de l'introduction :
informations sur l'auteure : Nancy Huston, écrivaine canadienne née en 1953 et qui s'installa à Paris en 1973.
informations sur le texte : extrait du roman Nord Perdu. Parle de la difficulté de s'intégrer dans un pays étranger, à travers son expérience personnelle. Cet extrait montre le problème de la barrière de la langue.


Pour ce texte, le plus simple est de faire un étude linéaire, c'est à dire d'analyser le texte dans l'ordre de lecture.

Titre: le titre nous donne la première impression sur le texte, l'auteur est perdu lors de ses voyages.

Le décors est planté à travers une énumération de pays, le thème est bien le voyage.

Champ lexical de l'angoisse qui montre la difficulté des voyages.

Quelques impressions personnelles de l'auteure sur les voyages nous sont données à travers une gradation.

Énumération de mots nous montrant l'habitude de voyager du narrateur, il sait de quoi il parle.

Le narrateur donne aussi quelques avantages des voyages, il parait crédible puisqu'il parle de tous les aspects du voyage en ce début de texte.

Métaphore symbolisant  une des plus grosses difficultés liées au voyage, la barrière de la langue, en début de paragraphe ce qui nous montre que ce qui va suivre va exclusivement parler de cette difficulté.

Le comportement des locaux face aux difficultés de la langue est affirmé par le présent de vérité général.

opposition des pronoms "je" et "on" au pronom "ils". cela montre la barrière entre les étrangers et les locaux.

Allitération insistant sur notre façon de parler une langue étrangère, avec beaucoup de difficultés.

explication de la réaction des locaux lorsqu'on écorche leur langue, ils ne trouvent pas cela normal car la considère comme une langue naturelle.

Ironie montrant le caractère stupide des locaux et leur sentiment de supériorité face aux difficultés des étrangers à parler leur langue.

Métaphore décrivant la réaction des locaux lorsqu'on écorche leur langue.


La persuasion est également présente dans ce texte car le narrateur montre ses sentiments personnels et raconte son expérience.

12 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjours, je dois faire un commentaire sur Nancy Huston, Nord perdu (1999) avec une introduction, un plan détaillé et une conclusion, pouvez-vous m'aider s'il vous plaît?

MaxZeid a dit…

pour l'introduction, tu n'as qu'à mettre les éléments de l'introduction cités dans cette fiche.
pour le plan détaillé, je te propose 3 parties :
1) le voyage et ses avantages ( ce que j'ai mis en gras rouge et orange)
2) la difficulté de la langue ( vert / bleu foncé )
3) la réaction des locaux lorsqu'on écorche leur langue, ils nous prennent pour des idiots ( jaune / bleu turquoise /violet / rose / gris)
pour la conclusion, tu peux reprendre les grandes lignes du plan en ouvrant sur le fait que l'auteur nous persuade de sa vision des choses (ce que j'ai écrit tout à la fin)

j'espère que cela te sera utile

Anonyme a dit…

Je te remercie pour ton aide mais malheureusement c'est insuffisant car il n'ya pas de conclusion, de plus je dois faire un grand I) petite a) petit b) et un grand II) petit a) et petit b) merci de m'aider davantage si tu as des idées :)

Anonyme a dit…

( desolé, je n'avais pas vu ta phrase de conclusion a la fin). Merci :)

Anonyme a dit…

Mais pourrais tu m'aider a trouver une problématique possible a ce texte qui me semble très difficile s'il te plaît. MERCI

MaxZeid a dit…

Pour les a et b, de chaque partie, choisit une couleur pour chaque sous partie. Pour la problématique : en quoi ce texte montre-t-il une vision contrastée du voyage ?

Anonyme a dit…

D'accord Merci

Anonyme a dit…

Merci beaucoup pour le travail que tu as fait, ca m'a beaucoup aidée c'est parfait !

MaxZeid a dit…

Avec plaisir ! Si tu as des questions, n'hésite pas ;)

Anonyme a dit…

jai une lecture annalytique portant sur ce texte mais ma question est : comment Nancy Huston arrive t elle a rendre son expérience personnelle universelle ?
jesper que vous pourrez m'aider

Anonyme a dit…

Anonyme du 26 decembre 2017 jte pisse a la raie

Unknown a dit…

Bonsoir , j'ai une question qui m'a été poser sur le " Nord Perdu " et j'ai été imcapable de répondre la question était << Sur quel expression française est-il fondé ? >> J'espère que vous pourrez me répondre . Merci .